Comment évaluer le « degré d’éthique » de votre organisation ?

Partagez cet article :

Facebook
Twitter
LinkedIn

Mes étudiants me demandent souvent comment il est possible de savoir si une organisation est plus ou moins « éthique » (ou à risque en la matière). Plutôt que de regarder si l’entreprise dispose d’un code d’éthique, de formations dédiées à ce thème…Je leur réponds que je tente en général de trouver des réponses aux questions suivantes bien plus intéressantes selon moi (et certains chercheurs):

Au regard du « tone at the top »

– le PDG assiste-t-il (elle) aux formations dédiées à l’éthique ?

– le PDG est il (elle) capable de citer les valeurs de son entreprise ?

– le PDG est il (elle) capable de citer 3 décisions auxquelles il (elle) aurait participé ayant une dimension éthique forte ?

– le PDG dispose-t-il (elle) d’une copie du code d’éthique sur son bureau ?

Au regard du code d’éthique

– qui sont les signataires du code d’éthique ?

– quel est le degré de similarité du code d’éthique avec celui d’autres entreprises du secteur (il existe des logiciels pour analyser cela) ?

– quel a été le processus d’élaboration du code d’éthique (s’il a été élaboré en 2 jours par la direction juridique ce n’est pas terrible, idem si sa production a été totalement externalisée) ?

Au regard du langage utilisé dans l’entreprise

– quels mots sont utilisés dans l’entreprise pour nommer les comportements « non éthiques » ? (ex: parle-t -on « d’usage inapproprié des actifs » pour qualifier un vol ?)
– quelle est l’occurence des termes liés à l’éthique dans les publications de l’entreprise ? (sauf rares exceptions ce sont souvent ceux qui en parlent le plus qui en font le moins)

– quels sont les mots utilisés en interne pour évoquer les concurrents ?

– quels sont les mots utilisés en interne pour évoquer les membres de l’équipe d’audit interne, de la DJ, de la compliance ?

Autres éléments

– les politiques de l’entreprise prévoient elles des « exclusions » (ex: cette politique est applicable à tous les salariés sauf…) ?

– les dirigeants de l’entreprise respectent-ils la politique des frais de déplacement de l’entreprise ?

– de qui dépend dans l’organisation la RSE (ex: le marketing…) ?

– si des dénonciations internes ont été émises, quel a été le sort professionnel des « lanceurs d’alertes » ?

– quel sont les départements dans lesquels personne ne veut travailler, ce que les américains nomment les « dead zones » (j’ai des inquiétudes si l’on me répond « l’audit interne » ou la « direction juridique ») ?

– par quelles fonctions internes à l’entreprise sont passées les cadres dirigeants ?

– quelle est la structure des rémunérations variables ? (qui ? quand ? comment ?)

– les « pessimistes » sont ils autant récompensés que les « optimistes » ?

– les grands objectifs stratégiques de l’entreprise sont ils réalistes ?

– les membres de l’équipe d’audit interne, de la DJ, de la compliance sont-ils invités aux évènements de « team building » ?

– quels sont les habitudes pour le déjeuner des membres de l’équipe d’audit interne, de la DJ, de la compliance ? (s’ils sont systématiquement entre eux ce n’est pas bon…)

– la société sous-traite-t-elle ses opérations « à risque » d’un point de vue éthique ?

– comment l’entreprise reçoit-elle les personnes qui se présentent à l’accueil (exemple réel, on me dit de patienter debout dans un couloir pendant 15 minutes) ?

– quel est l’organigramme juridique de la société ? (plus il est complexe, plus j’ai des doutes…)

– comment communique l’entreprise en cas de crise (ex: cas typique de la société qui ramène des sujets d’ordre éthique à des considérations purement juridiques) ?

D’autres idées ?

N’hésitez pas à partager vos idées avec nous à: fcconsulting@outlook.com

Partagez cet article :

Facebook
Twitter
LinkedIn